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Mettre en valeur le cri du coeur

 

"Tu m'as répondu !" Ps 22(21), 22

 

JÉSUS n’a de cesse de valoriser ce cri du cœur que ses interlocuteurs expriment chacun à leur manière. Explications.

 

Lorsque JÉSUS descendit de la montagne, de grandes foules se mirent à le suivre. Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : « SEIGNEUR, si tu le veux, tu peux me purifier. » JÉSUS étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Aussitôt, il fut purifié de sa lèpre (Mt 8, 2-3).

Et alors quoi ? Comment a t-il fait, ce lépreux, pour attendrir le SEIGNEUR ? Juste en venant le voir ? Cela a l’air si simple. N’est-ce pas injuste ? Car de nos jours, nous n’avons plus Jésus en chair et en os pour venir le voir de la sorte…

Oui, mais le texte sous-entend avant tout que cet homme considéré dans la Loi comme impur, a bravé le regard d’autres hommes, à plus forte raison à un moment où de grandes foules se mettaient à suivre JÉSUS. Il y a eu dans la démarche de cet homme un dépassement d’amour, un acte de foi que JÉSUS a pleinement accueilli. Il a cru que JÉSUS est plus fort que cette mort des chairs qui aliènent et isolent un homme…

JÉSUS lui recommande ensuite de n’en rien dire à personne, mais d’aller se montrer au prêtre. La joie de l’homme est perceptible dans ce texte : JÉSUS lui demande sans doute d’offrir à DIEU cette joie et de se conformer humblement à ce qui est prescrit au chapitre 13 du livre du Lévitique, le prêtre étant celui qui a reçu de DIEU la mission de discerner, mais aussi de constater les guérisons. JÉSUS a donc saisi au vol cette ardeur du cœur chez cet homme. 

 

 

L’Évangile fourmille de telles situations, où les personnes donnent tout ce qu’elles ont : le centurion qui parle avec humilité de son autorité sur ses soldats et de sa petitesse devant JÉSUS (Mt 8, 8-9), cette femme qui met toute sa confiance dans le simple fait de toucher la frange de JÉSUS sans chercher à déranger davantage le Maître (Mt 9, 21), la Cananéenne qui donne une bonne leçon d’humilité à tout l’auditoire présent, en acceptant de se faire traiter de petit chien qui se contente des miettes (Mt 15, 25-27), tous les enfants de l’Evangile qui veulent accéder à JÉSUS pour le serrer dans leurs bras, les aveugles de Jéricho dont les cris ne devaient pas être franchement agréables (Mt 20, 29-30)… On peut penser aussi à cette femme qui lave les pieds de JÉSUS avec ses larmes et ses cheveux, suscitant l’incompréhension de certains, mais dont le pur amour touche JÉSUS (Lc 7, 38-44).

S’il s’agit du plus beau geste que ces personnes étaient capables de faire à ce moment-là, l’accueil de JÉSUS a dû profondément les toucher. JÉSUS n’attend que cela : cet amour passionné qui exauce toutes les prières. JÉSUS a soif de l’amour des hommes.

Certains ont le chic pour se faire exaucer de JÉSUS : par exemple la Vierge Marie. En effet, celle-ci se contente de dire lors des noces de Cana : « ils n’ont plus de vin ». Cela semble un peu plat pour le lecteur moderne, mais le manque de vin évoque une détresse absolue du cœur, une privation de joie (Is 26, 10 ; 24, 9). C’est un peu comme si la Vierge Marie se prosternait au pieds de JÉSUS et baignait ses pieds de ses larmes pour réclamer de la joie et de l’allégresse pour le peuple de Dieu. Evidemment, il faut aussi stimuler les troupes à faire ce que JÉSUS demande : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le », quand bien même cela semble complètement saugrenu. Mais voilà : la Mère de DIEU sait donner toute sa confiance à son FILS par une parole puis une exhortation aux serviteurs, et Lui sait se faire tout accueil pour toutes les marques de foi de sa mère et des personnes qui l’entourent.

Bien mieux : les marques d’amour « imparfaites » sont également l’objet d’un accueil inconditionnel : par exemple les cris des disciples apeurés sur le lac :  « SEIGNEUR sauve-nous : nous sommes perdus ! » JÉSUS reproche le manque de foi mais calme la mer immédiatement. Ou encore la démarche inaboutie du jeune homme riche : « Posant alors son regard sur lui, JÉSUS se prit à l’aimer. » (Mc 10, 21)

Pour aller encore plus loin, même les créatures les plus détestables sont considérées par JÉSUS, puisque celui-ci accède à la demande des démons en les envoyant dans un troupeau de porcs. (Lc 8, 32) De même lorsque DIEU accepte la demande du diable de tenter Job : c’est assez renversant.

DIEU est Amour : il accueille chaque petit élan d’amour de ses créatures. Et lorsqu’une demande n’est pas de l’Amour – comme c’est le cas des démons – Il marque tout de même un profond respect envers ces créatures, dans la mesure où un éventuel « oui » à leur demande ne détourne pas de DIEU et sert sa justice et ses plans d’amour.

Nous tous, chrétiens baptisés, portons en nous cette image de DIEU, image entretenue essentiellement (du moins pour les Catholiques) par les Eucharisties et confessions fréquentes. L’attitude qui parfois nous dérange chez l’autre est peut-être la maladroite marque d’amour dont il est capable dans ce moment-là. Le parti pris de dire que c’est peut-être de l’amour est sans doute une clef que JÉSUS nous donne pour être nous aussi des grands évangélisateurs qui enflamment le monde. C’est à nous de crier vers lui : « JÉSUS, Fils de David, fais de nous de grands évangélisateurs !!! » 

 

 

Evangéliquizz pour vérifier que vous êtes un-e spécialiste du cri du coeur

Laquelle de ces prières intérieures met le mieux en valeur devant DIEU le cri de votre collègue qui vous confie : "je regrette vraiment d'avoir fait cela" ?

A : "SEIGNEUR, merci de l'avoir punie car au moins maintenant elle regrette ce qu'elle a fait !"

B : "SEIGNEUR, vois son repentir et montre Ta Miséricorde en lui pardonnant !"

C : "SEIGNEUR, je ne vois vraiment pas pourquoi elle me confie cela !"

D : "SEIGNEUR, punis tous ces traîtres de malheur !"  

 

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hypocrisie, prière, coeur, amour