Les 2 témoins
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Za 4, 14 : "Ce sont les deux personnes désignées pour l'huile, celles qui se tiennent devant le Maître de toute la terre."

On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume

"En ce temps-là...
chacun empoignera son compagnon,
ils lutteront corps à corps" Za 14, 13

 

N'avez-vous pas remarqué de quelle manière aujourd'hui le monde se polarise ? Nous sommes tous et toutes tenté-e-s de nous dresser les uns contre les autres, dès qu'un avis différent du nôtre apparaît. Le CHRIST l'avait dit : en ce temps-là, on se dressera royaume contre royaume, nation contre nation... Apprenons à guérir de la colère et devenons des étoiles du firmament dans notre monde de ténèbres ! Comme les quatre porteurs du paralytique, qui ont eu gain de cause...

Durée : 1h31 1 fichier mp3

 

  

Nous avons vu la dernière fois comment nous situer devant une situation angoissante, inédite, qui nous dépasse. Nous abordons aujourd’hui comment nous situer devant une situation qui nous révolte, qui nous hérisse, que nous vivons comme un affront. C’est un phénomène qui devient d’ailleurs récurrent, en cette période où nous sommes. C’est une période de ténèbres, nous ne voyons plus nos frères et soeurs. Les prophètes Michée et Isaïe nous en parlent :

Mi 7, 2 Le fidèle a disparu du pays, plus de juste parmi les hommes. Tous sont à l’affût pour répandre le sang ; chacun traque son frère au filet. 3 Leurs mains s’emploient au mal. Pour faire du bien, le prince pose ses exigences, le juge demande une gratification, le notable parle pour satisfaire sa cupidité... 4 Le meilleur d’entre eux est comme une ronce, le juste pire qu’une haie d’épines. Au jour annoncé par tes sentinelles, tu es intervenu ; c’est maintenant leur confusion. 5 Ne croyez pas l’un de vos proches, ne vous fiez pas à un ami. Devant celle qui repose entre tes bras, attention à ce qui sort de tes lèvres. 6 Car le fils traite son père de fou, la fille se dresse contre sa mère, la belle-fille, contre sa belle-mère. Chacun a pour ennemi les gens de sa propre maison.

Is 9, 17 Car la méchanceté brûle comme un feu qui dévore épines et ronces et enflamme les taillis de la forêt, tandis que s’élèvent des colonnes de fumée. 18 Par l’excès de la colère du SEIGNEUR de l’univers, le pays est ébranlé, et le peuple devient comme la proie du feu : nul n’épargne son frère. 19 On taille à droite et on a encore faim, on dévore à gauche et l’on n’est pas rassasié, chacun dévore la chair de son bras. 20 Manassé dévore Ephraïm, et Ephraïm Manassé, ils s’unissent contre Juda. Mais avec tout cela, sa colère ne s’est pas détournée et sa main est encore étendue.

 

Il semble bien que les temps messianiques, les temps eschatologiques, cette époque particulière où DIEU Lui-même revient en personne, soit marqué par notre difficulté à endiguer la colère qui est en nous. Et nous nous dressons les uns contre les autres. Et nous revendiquons. Nous entrons en procès. Et cela prend des proportions à l’échelle de familles, de pays qui se déchirent entre eux. Comme le dit le prophète Michée, nous devenons comme des ronces et des haies d’épines. Les autres, à notre contact, se piquent, se griffent. Devant ce carnage, que fait le SEIGNEUR lorsqu’il revient ? Avec sa sainteté, ce brasier dévorant qui l’environne, ne met-Il pas le feu à toutes ces ronces ?

JÉSUS, lorsqu’il est venu, a fait également cela et l’a annoncé : Lc 12, 49-53 Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! (…) Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois, ils se diviseront : le père contre le fils, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.

Il s’agit d’un Signe des Temps, dont notre SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST parle dans son discours sur la fin des temps, à la fin des trois évangiles synoptiques. On le trouve dans la première partie de ce discours. C’est celle sur le début de ce temps difficile, c’est le début des « douleurs de l’enfantement ». JÉSUS nous dit :

Mt 24, 7 On se dressera nation contre nation et royaume contre royaume ; Il fait écho à ce qu’on trouve dans l’AT, par exemple :

Is 3, 5 : Les gens se molesteront l’un l’autre, chacun son prochain. Le gamin se dressera contre le vieillard, l’homme de rien contre le notable. Même les personnes que l’on respecte étant donné leur condition, on prendra cette mauvaise habitude de les mépriser, de les piétiner.

Mais lorsque nous vivons un litige, dans quel contexte peut-on considérer que notre cause est juste et qu’il nous faut nous dresser ?

  • Dans une première partie, nous allons parcourir des scènes bibliques dans lesquelles des personnages se dressent les uns contre les autres, afin de collecter des éléments de réponse de cet engrenage de violence. On verra que pour chacune des personnes ou des groupes humains qui se dressent, la Bible nous raconte un péché qui précède, un désir de vengeance qui naît et des personnes qui passent à l’acte.
  • On balaiera dans une seconde partie des justes qui se dressent, afin de trouver quelles peuvent être les bonnes raisons de se mettre en mouvement quand on se sent heurté-e-s. Et le fait que la sainteté de DIEU qui revient touche aussi les justes, en leur donnant une effusion d’ESPRIT-SAINT qui les enflamme d’amour. Ce sera l’occasion d’évoquer l’itinéraire du roi David pour montrer comment il fait, lui, contre la colère et comment, en guérissant de ce désir de vengeance qui l’habitait, il a lui-même brûlé d’amour pour son peuple et pour DIEU. Nous dirons quelques mots sur l’égarement, le déluge de feu. 

 

1 -  Les personnes qui se dressent pour faire la guerre

1-1 : Caïn - Gn 4

Caïn voit que le SEIGNEUR tourne son regard vers son frère Abel et son offrande, mais qu’Il détourne son regard de lui-même et de son offrande. Caïn en est très irrité et son visage est abattu. Et DIEU vient parler en personne à Caïn, en lui disant « Pourquoi t’irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n’agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le » Mais malgré cela il attaque son frère lorsqu’ils sont dans les champs et il le tue. Et lorsque le SEIGNEUR lui demande : « Où est ton frère Abel ? », il a l’impertinence de répondre : « Je ne sais. Suis-je le gardien de mon frère ? »

 

Dans cette scène, trois éléments peuvent être dégagés :

  • Caïn est très irrité, suite à ce qu’il observe et qu’il considère comme une injustice. Il est en colère.
  • Son visage est abattu. Il boude, en somme. Il montre des signes extérieurs de son amertume. Des signes montrant qu’il est désormais coupé du lien de fraternité avec ceux qui l’entourent.
  • Caïn est préoccupé non du bien-être de son frère, mais de lui-même, puisqu’il répond : « suis-je le gardien de mon frère ? ». On retrouve ici l’expression de la bouderie : je me regarde moi-même, je n’arrive plus à regarder les autres, et tout ce que je vois à l’intérieur de mon cœur est de l’obscurité. Le SEIGNEUR lui donne deux "tuyaux" à ce sujet :
    • Caïn, en faisant le bien (en travaillant avec tout son cœur, en rendant service…) ta colère va s’apaiser d’elle-même et son visage va se détendre. Change-toi les idées en faisant des choses belles.
    • Le désir de vengeance est une idée que tu as dans un coin de la tête, comme un chien posté devant ta porte. Si jamais quand il se présente tu ne dis pas : « je pardonne », ou « j’aime mon frère », dans un moment de faiblesse, la porte va s’ouvrir et tu vas passer à l’acte. En fait, ce type d’acte affreux est toujours précédé de signes avant-coureurs, qu’il faut prendre au sérieux. 

 

Parabole d’une mère qui vient chercher ses enfants à la sortie de l’école. Son fils aîné lui tend une petite fleur qu’il a trouvée sur la cour. Elle est un peu abîmée, mais sa maman l’accueille avec un sourire appuyé et une caresse sur la joue de son enfant. Puis, sort de sa classe le fils cadet. Il saute au cou de sa maman et lui tend lui aussi un présent. Il s’agit d’un bricolage fait en classe, cela fait presque une semaine que l’enfant s’applique sous les conseils avisés de sa maîtresse, à assembler chaque élément avec justesse et à en peindre les moindre détails afin d’en faire un véritable chef d’œuvre. Et la maman de s’extasier à chacune des phrases de son fils, durant les quelques minutes que dure le trajet retour de l’école. D’après vous, la mère a t-elle été injuste avec le fils aîné en ne lui manifestant son « merci » pour la petite fleur reçue que durant ces deux secondes ? Eh bien, le SEIGNEUR fait de même avec nous : je ne pense pas, pour ma part, que le fait qu’Il se « détourne » du présent de Caïn, signifie qu’Il ne le regarde pas. Mais, certes, Il passe moins de temps à se complaire dans son présent que dans celui d’Abel, son frère. Et c’est ce que sous-entend le texte et que reprend la Tradition juive : Abel, lui, a mis tout son cœur dans cette offrande. Alors, le SEIGNEUR exerce sa pédagogie. Il ne veut sans doute pas exciter un sentiment d’injustice, mais faire grandir chacun. Et puis Il vient en personne parler avec Caïn lorsqu’Il voit que celui-ci affiche une "tête d’enterrement".

Et Caïn passe à l’acte… Le SEIGNEUR est affligé de ce crime. Sa pédagogie est de placer sur Caïn un signe, afin qu’il ne soit pas frappé. Très probablement une lèpre, ou une difformité physique, sans doute afin que son aspect repoussant inspire aux autres de la pitié, mais aussi une vive aversion pour le meurtre. Et pour qu’il porte sa faute.. Et le SEIGNEUR dit : « Eh bien ! Si l’on tue Caïn, il sera vengé sept fois. » DIEU prend la défense de celui qui s’est dressé contre les autres !

 

1-2 : Lamek - Gn 4, 17-24

Quelques générations plus tard naît Lamek, qui est le dernier descendant de Caïn que la Bible nomme. Lamek est le premier à violer la sainte unité du mariage, puisqu’il prend deux femmes. La Bible nous montre que sa famille invente également la vie nomade, les instruments à vent, la métallurgie, et, nous dit la Tradition juive, l’art de tisser.

Revenons à Lamek. On va voir qu’il se dresse et monte d’un cran dans la violence. Il fait à ses deux femmes cette déclaration plutôt osée, que l’on nomme parfois le « chant du glaive », puisqu’on l’imagine fort bien avec un glaive en main, maintenant que ces armes viennent d’être inventées. Il dit à ses deux épouses : « Ada et Cilla, écoutez ma voix ! Femmes de Lamek, tendez l’oreille à mon dire ! Oui, j’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois » Il va donc utiliser un geste de miséricorde du SEIGNEUR, le fait d’avoir suspendu le jugement sur sept génération pour Caïn qui a gravement péché pour l’amener à la repentance, mais pour des intérêts personnels, et en amplifiant cette loi. En somme, il affirme : "Je m’autorise à commettre la violence, mais rien ne pourra m’arriver."

Lamek occulte volontairement certaines circonstances : la miséricorde de DIEU, la souffrance de son ancêtre de porter ce signe, ... et cela, ce mensonge dans la manière de présenter les choses, ouvre une porte à une grande violence...

 

 

1-3 :    Siméon et Lévi et les violences commises à Sichem – Gn 34

Le livre de la Genèse nous raconte une histoire terrible autour de Dina, cette jeune femme qui est en fait la sœur des douze fils de Jacob : Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortait pour retrouver les filles du pays (elle allait faire la fête à l’occasion d’une célébration des Sichémites). 2 Sichem, fils de Hamor le Hivvite, chef du pays, la vit, l’enleva, coucha avec elle et la viola. 3 Il s’attacha de tout son être à Dina, la fille de Jacob, il se prit d’amour pour la jeune fille et regagna sa confiance. 4 Sichem s’adressa à son père Hamor et lui dit : « Prends-moi cette enfant pour femme. »

Par suite, la famille de ce Sichem, qui est désormais éperdument amoureux de Dina, va tout faire pour racheter cet acte terrible : ils vont payer une lourde dot afin que Sichem se marie à Dina, ils vont circoncire tous les hommes de leur famille…

La suite du texte nous montre Siméon et Lévi qui se dressent : Or, le troisième jour, alors que les hommes étaient souffrants (ils étaient encore dans les douleurs suite à la circoncision), les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, entrèrent l’épée à la main dans la ville à coup sûr et tuèrent tous les mâles. 26 Ils passèrent au tranchant de l’épée Hamor et son fils Sichem, ils reprirent Dina dans la maison de Sichem et en ressortirent. 27 Les fils de Jacob s’en prirent aux blessés et pillèrent la ville parce qu’on avait souillé leur sœur. 28 Ils s’emparèrent de leur petit et de leur gros bétail, de leurs ânes, de ce qui était dans la ville et dans la campagne ; 29 ils capturèrent toutes leurs richesses, tous leurs enfants, leurs femmes, et ils pillèrent tout ce qui était à la maison. 30 Jacob dit à Siméon et à Lévi : « Vous m’avez porté malheur en me rendant odieux aux habitants du pays, Cananéens et Perizzites. Nous ne sommes qu’un petit nombre, ils vont s’unir contre moi et m’abattre, je serai exterminé, moi et ma maison. » 31 Ils répondirent : « Devait-on traiter notre sœur en prostituée ? »

Le texte nous montre plusieurs choses :

  • Il nomme une série d’imperfections, de péchés dont la gravité s’accentue : l’imprudence de Dina (qui fait la fête), le viol de Sichem (qui ne contient pas ses pulsions), la fraude de la famille de Dina qui, probablement par esprit de vengeance et par moquerie, oblige toute la famille de Sichem à se faire circoncire pour avoir une chance d’être exaucée, les violences extrêmes commises par Siméon et Lévi. Il y a une escalade, une spirale de violence, dont on ne sort pas car il n’y a pas de vrai pardon pour l’enrayer.
  • Siméon et Lévi ne regardent aucun des gages de paix et de repentance qui viennent de la famille de Sichem. Ils gardent froidement un constat en tête : il y a eu un viol frappant notre sœur, qui est un membre de notre famille, toute cette famille doit payer. Le SEIGNEUR, Lui, fait l’inverse : Il détourne les yeux du péché des hommes afin de les amener au repentir.

  

1-4 :    Pharaon en Égypte – Ex 1-13

Nous avons parlé déjà, de Pharaon, qui a peur du peuple Hébreu qui d’après lui est devenu trop nombreux et qui, toujours d’après lui, constitue un danger qu’il faut supprimer. Il va donc se dresser contre ce peuple en modifiant des lois, afin de rendre l’Égypte profondément hostile au peuple Saint. De fait : à cause de sa haine féroce et de son impiété, il fait se dresser tout une partie de son peuple contre les Hébreux. Il va utiliser son peuple comme un moyen de faire la guerre au peuple saint. Et parmi les Égyptiens, qui au départ vivaient en harmonie avec les Hébreux, certains vont devenir des bourreaux, d’autres vont se détacher peu à peu de Pharaon parce qu’ils vont être heurtés par cette violence et ce mensonge sans queue ni tête.

 

1-5 :    Le crime de Guivéa – Jg 19-20

Dans le livre des Juges, on trouve l’une des histoires les plus horribles de la Bible.

On nous parle d’un couple, non marié mais qui vivait ensemble, un lévite et sa concubine, qui se dispute, se réconcilie et commet une série d’imprudences. Et alors qu’ils font étape chez un ancien dans la ville de Guivéa de la Tribu de Benjamin, des vauriens encerclent la maison, frappent à la porte, avec le désir de « connaître » le lévite. Celui-ci fait sortir sa compagne de la maison, se disant sans doute qu’il vaut mieux qu’ils aient des relations avec elle plutôt que des rapports homosexuels. Et la femme meurt le lendemain matin, suite à toutes les violences subies. Le lévite prend un couteau, la découpe en douze morceaux, membre après membre, qu’il envoie dans tout le territoire d’Israël. Les autres tribus se lèvent toutes comme d’un seul homme, demandent au lévite ce qui s’est passé. Celui raconte uniquement l’histoire des vauriens de Guivéa de Benjamin et du fait qu’ils ont abusé de sa concubine au point qu’elle en est morte. Les Tribus d’Israël vont se dresser contre la Tribu de Benjamin, et il est dit que la Tribu de Benjamin ne veut pas écouter la voix de leurs frères, les fils d’Israël. Alors, en représailles, ils vont prêter serment de ne jamais donner leur fille en mariage à un benjaminite. Et la tribu de Benjamin va se faire exterminer, au point que ce sont les autres tribus qui, devant l’horreur supplémentaire commise, qui vont constater : « Aujourd’hui, une tribu a été retranchée d’Israël ».

Il y a plusieurs éléments typiques dans cet épisode du crime de Guivéa où des hommes puis des peuples se dressent :

  • On retrouve une série d’imperfections qui est aussi une spirale ascendante de violence.
  • On retrouve un aveuglement de chacun des personnages qui se focalise sur le préjudice subi et non sur les efforts ou points positifs chez les autres personnages.
  • Le lévite laisse éclater sa colère au lieu de l’exprimer d’une manière plus raisonnable, et il présente cette situation tragique d’une manière parcellaire, en occultant les circonstances qui permettent de se faire une opinion. Ce faisant il déclenche un véritable génocide.
  • Même les Benjaminites, qui auraient pu dire « C’est horrible, ce qu’ont fait certains de nos compatriotes ! », sont vraisemblablement bloqués par le ton employé par les autres tribus à leur encontre. Ce point est très important : on voit qu’une personne en colère ne peut pas être entendue. Pourquoi ? Quand on est devenu-e des épines et des ronces, on finit par avoir le visage en flammes (Is 13, 8). Ceux à qui l’on s’adresse vont avoir plutôt le réflexe de se protéger de nous afin de ne pas se brûler, plutôt que de se risquer à nous croire…

 

1-6 :    Saül se dresse contre David

Nous faisons un saut jusqu’aux livres de Samuel, où nous allons voir un autre motif de persécution.

Le roi Saül règne et David est à son service comme écuyer, comme musicien et comme intercesseur (il joue de la lyre pour apaiser Saül quand l’esprit mauvais qu’il a en lui le tourmente). Un jour, David accomplit un véritable exploit : il parvient à vaincre Goliath, le géant philistin, ce qui fait gagner la guerre aux Israélites et sauver son peuple. À l’arrivée de Saül et David, les femmes sortent de toutes les villes d’Israël et chantent « Saül en a battu des mille, et David des myriades ! ». Et il est dit : Saül est très irrité et il se met à regarder David de travers à partir de ce jour-là (1 S 18). Il va avoir un mouvement brutal contre lui à plusieurs reprises en lui lançant son javelot, il va l’éloigner de lui en le nommant chef de milliers et il lui promet sa fille en mariage, le texte montre ce que pense Saül : Ne portons pas la main sur lui, que des Philistins le fassent. Autrement dit, c’est pour qu’il se fasse tuer à la guerre. Et comme David réussit dans ses expéditions, voyant combien il réussit, Saül a peur de lui. Et il renforce cette persécution à l’encontre de David, engageant progressivement son peuple dans cette guerre contre un individu. Et quand DIEU dit par Samuel que c’est David qui doit régner, cela empire les choses…

Ici, la série d’imperfections qui provoque le soulèvement a une dominante un peu différente : un sentiment de concurrence, la jalousie, attisés par toutes les imperfections: les chansons, les gens qui vantent David et qui rabaissent Saül (qui pourtant est le roi, qu’on est censé bénir), Saül qui est fragile sur ce terrain, et sans doute aussi une faiblesse chez David, une propension à la colère, dont nous reparlerons plus loin. 

 

1-7 :    JÉSUS (qui se dresse dans l'humilité) est obligé de fuir (devant ceux qui se dressent par peur)

À plusieurs endroits dans les Évangiles, on voit JÉSUS obligé de fuir. Comme pour le roi David, il subit des choses qui attisent la colère de ses adversaires : par exemple ceux qui parlent de ses miracles sans discernement, c’est-à-dire qu’ils vont en parler à tout va sans sentir chez leurs interlocuteurs un désir d’avancer dans leur vie spirituelle.

Judas va se dresser et aller vendre Jésus pour trente pièces, juste après avoir été contredit par JÉSUS lorsqu’il proposait de vendre le parfum de Madeleine plutôt que de la laisser le répandre sur les pieds de JÉSUS. On retrouve le sentiment de jalousie.

La haine d’une partie du Sanhédrin contre JÉSUS va réussir à faire huer JÉSUS lors de sa Passion : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». C’est-à-dire qu’ils vont galvaniser la force du peuple et même le faire acclamer la proposition de libérer Barrabas, un meurtrier. Je pense qu’ils ont réussi à utiliser la colère du peuple afin qu’ils « avalent » sans problème cette décision de libérer Barrabas.

 

1-8 :    Se lever lors d’une période messianique

Aujourd’hui, c’est devenu une habitude de nous dresser :

  • Dans le quotidien, on passe notre temps à donner notre avis. Et à tempêter sur ceux qui se reconnaissent à droite, ou à gauche, ou aux extrêmes, ou au centre.

  • Nos élites font comme Pharaon, comme Saül et certains des pharisiens : avec les médias, ils mettent le doigt sur une colère que nous avons en nous, présentent les choses en enlevant les circonstances dans lesquelles cela se passe et brodent dessus et nous font nous dresser :

    • Regardez comme le président Trump est raciste, voilà ce qu’il a dit contre les Mexicains ! Et le peuple français se met à critiquer en boucle un chef d’État. C’est pourtant un commandement fort de ne jamais critiquer un chef. C’est comme si les médias faisaient pousser les ronces dans nos cœurs.

    • Regardez comme ils sont intolérants, ceux qui ne font pas exactement ce qu’on leur demande en cette période de covid.

    • Regardez Monsieur Poutine qui déclenche une guerre. Et c’est pareil : à chaque fois, il y a un fond de vérité : par exemple ici : on ne devrait pas faire la guerre, point. Mais l’effet de ces informations sur nous, c’est que par nos pensées et notre bouche, nous faisons la guerre aux vaccinés, ou aux non-vaccinés, ou à la Russie…

  • Et c’est de plus en plus courant, de dire : « ceux qui ne sont pas de mon avis sont des fanatiques, ou des fascistes, ou des monstres… »

 

"La lumière des juste brillera gaiement,
la lumière des méchants s'éteindra" Pr 13, 9

 

2 - Les justes qui se dressent

Nous allons maintenant parcourir des situations dans lesquelles des personnes se sont dressées pour de bonnes raison, afin de nous inspirer de leur exemple.

2-1 :     Abraham sauve Loth des mains des quatre rois – Gn 14

Lors d’une guerre menée par les rois de Shinéar, d’Ellasar, d’Élam et de Goïm, la ville de Sodome se fait attaquer et prendre. À cette occasion, Loth, le neveu d’Abraham, se fait emmener captif. Abraham, lorsqu’il l’apprend, met sur pieds une petite armée et part à la poursuite de ces quatre rois. Il les attaque de nuit et reprend tout le butin et l’ensemble des prisonniers, et surtout son neveu Lot. Et lorsqu’il retourne à Sodome, il rend au roi l’intégralité du butin, à l’exception de ce qui permet de rétribuer ses soldats, mais il ne garde rien pour lui ! Peut-être se doute t-il de ce qu’on fait à Sodome...

Dans cet épisode, Abraham s’est focalisé sur une chose : la vie de son neveu qui est précieuse à ses yeux. Il a fait l’inverse de Siméon et Lévi. Le roi de Sodome a eu de la chance de compter Lot parmi ses habitant, car il a été l’heureux bénéficiaire de ce "dommage collatéral"…

 

2-2 :    Gédéon part en campagne – Jg 6-8

L’ange du SEIGNEUR vient s’asseoir sous le térébinthe d’Ofra, qui appartient à Yoash, du clan d’Avièzer et s’adresse à Gédéon, afin qu’il se dresse pour sauver Israël de Madian qui ne cesse de faire des ravages et ne leur laissent aucun moyen de subsistance. En somme, l’ange lui dit : vas-y, c’est toi qui, avec la puissance de DIEU, vas tout arranger. Que fait Gédéon en réponse à cette sollicitation ?

  1. Il vérifie que cela vient du SEIGNEUR, en commençant par offrir un sacrifice, conformément à ce qu’il a appris.Autrement dit, il fait un acte d’obéissance à la Tradition qu’il a reçue, pour voir si l’ange est en harmonie avec cela ou si cela le fait fuir. Pour nous cela serait : j’en parle à mon épouse, ou à mon père spirituel, en tous cas à quelqu’un qui est ouvert à ces sujets et ne va pas tomber dans l’angoisse ou la colère.
  2. Il fait ce que l’ange lui a demandé, c’est-à-dire détruire des autels dédiés à des divinités païennes que son père avait construits, et ériger un autel au SEIGNEUR et offrir un sacrifice.
  3. Poussé par l’ESPRIT du SEIGNEUR, il rassemble une armée.
  4. Il s’arrête et interroge le SEIGNEUR au moyen d’une toison de laine qu’il étend sur une aire. C’est-à-dire qu’il dit : j’arrête tout tant que je n’ai pas une confirmation forte du Ciel. On peut se demander pourquoi il fait ce geste, alors qu’il semblait plutôt bien lancé dans son entreprise de reprendre le pays aux Madianites. Est-ce que ce n’est pas de l’incrédulité ou de la paresse ? Il semble plutôt qu’il réalise qu’il s’apprête à mettre en jeu la vie de nombreuses personnes dans cette guerre. Et le SEIGNEUR va répondre par deux signes. Non seulement le signe de la toison va le confirmer dans sa mission, mais, en interprétant ce signe, Gédéon va comprendre d’avance comment gagner cette guerre. (ce signe est décrypté dans l’article sur les temps des pluies).
  5. Il part en campagne contre Madian, en restant docile à ce que lui dit le SEIGNEUR, et notamment de mener la bataille avec peu d’hommes et d’une manière complètement renversante…

Cet épisode nous montre que lorsqu’on fait quelque-chose où l’on s’attaque à d’autres personnes, (par exemple publier un article polémique, faire une manifestation, entrer en procès...), plus nos adversaires sont nombreux, plus il semble nécessaire de mettre notre projet en pause pour demander au SEIGNEUR son avis.

 

2-3 :    David sauve ses femmes Ahinoham et Avigaïl des griffes des Amalécites – 1 S 30

Durant les années où il est en fuite, David réside quelques temps dans la ville de Ciqlag, en Philistie. Que fait David lorsqu’il apprend que la ville de Ciqlag a été incendiée par Amaleq et que ses deux épouses se sont faites enlever ? Quelles étapes parcourt-il pour savoir s’il doit se dresser avec ses hommes pour aller les sauver ?

  1. Il pleure, jusqu’à ce qu’il n’ait plus la force de pleurer. Il faut que ça sorte !
  2. Il surmonte son angoisse de se faire lapider par les gens qui l’entourent, qui l’accusent à cause de leur amertume en pensant à leurs filles et fils emmenés captifs. Un acte de foi : « Allez SEIGNEUR, je ne vais pas me laisser abattre quand même ! »
  3. Il consulte le SEIGNEUR pour savoir si c’est une bonne idée de poursuivre les fugitifs. Il obtient un « oui » (on dira quelques mots plus loin sur "comment consulter le SEIGNEUR").
  4. Il reste dans l’obéissance. Il venait d’obéir au roi de Gath qui lui avait dit de rentrer chez lui avec ses hommes au lieu de venir faire la guerre avec lui, ce qui était sans doute humiliant. Et comme cet épisode de la razzia de Ciqlag survient, du fait d’avoir obéi immédiatement, il part à la poursuite d’Amaleq avec les six-cents hommes. On voit qu’il a bien fait d’emmener tous ces hommes avec lui car il y a un torrent à traverser et deux-cents d’entre eux n’arrivent pas à le traverser.
  5. Il reste disponible. Alors qu’il est en route, il prend le temps de s’occuper d’un Égyptien à moitié mort dans la campagne et le restaure. Il s’avère que l’Égyptien était un esclave d’un Amalécite et qu’il avait été abandonné car il était malade. Celui-ci donne toutes les indications à David afin de rattraper les Amalécites. Sa disponibilité lui a fait prendre un raccourci !
  6. Il bat les Amalécites, reprend les prisonniers et le butin.
  7. Il surmonte la vénalité de ceux qui disent : « On ne va pas partager le butin avec les deux-cents hommes qui n’ont pas traversé le torrent ! », et il leur répond qu’ils méritent eux aussi car ils ont gardé les bagages. Et il envoie des parts de butin à plein d’autres villes ou quartiers. Cet argent, ou le fait de tirer un bénéfice de cette affaire, pour lui, n’est pas un sujet. Comme Abraham.

 

2-4 :    Néhémie rentre rebâtir Jérusalem - Ne 2

Cette quatrième histoire raconte ce qui arrive à Néhémie, qui est alors l’échanson du roi.

Il arriva qu’au mois de Nisan de la vingtième année du roi Artaxerxès, alors que le vin était en face de lui, je pris le vin et en donnai au roi. Comme je n’avais jamais été triste devant lui, 2 le roi me dit : « Pourquoi ton visage est-il triste ? N’es-tu pas malade ? Est-ce autre chose qu’une tristesse de cœur ? » J’éprouvai alors une très grande crainte. 3 Je dis au roi : « Que le roi vive pour toujours ! Comment mon visage ne serait-il pas triste lorsque la ville où sont les tombeaux de mes pères est dévastée, et que ses portes sont dévorées par le feu ? » 4 Le roi me dit : « Que cherches-tu donc à obtenir ? » Je priai le Dieu des cieux, 5 puis je dis au roi : « Si cela paraît bon au roi et si ton serviteur est agréable à tes yeux, alors tu m’enverras vers Juda, vers la ville des tombeaux de mes pères, pour que je la reconstruise. » 6 Le roi, à côté de qui la reine était assise, me dit : « Jusqu’à quand durera ton voyage et quand reviendras-tu ? » Il parut bon au roi de m’envoyer ainsi, et je lui indiquai un délai. 7 Je dis encore au roi : « Si cela semble bon au roi, qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs de Transeuphratène, afin qu’ils me laissent passer jusqu’à ce que je sois arrivé en Juda 8 et aussi une lettre pour Asaf, garde de la forêt du roi, afin qu’il me donne le bois pour construire les portes de la citadelle proche de la Maison et pour les murailles de la ville, ainsi que pour la maison où je me rendrai. » Le roi me donna ces lettres, car la bonne main de mon Dieu était sur moi.

Plusieurs éléments peuvent être identifiés :

  1. Une tristesse se lit sur le visage de Néhémie. Pas une bouderie comme celle de Caïn, mais une tristesse liée au sanctuaire du SEIGNEUR. On a le droit d’afficher un visage abattu, lorsque c’est du fait d’une inquiétude pour des personnes qui ne vont pas bien. Dans ce cas, ce n’est pas une bouderie, mais quelque-chose qui va faire contraster notre visage avec l’attitude joyeuse que nous aborons d’habitude.
  2. Néhémie prie, il prend le temps de confier chaque parole au SEIGNEUR avant de les prononcer. Et ensuite il ose dire, et même demander des choses.

 

2-5 :    Judith va dans le camp ennemi frapper le général Assyrien – Jdt 8

Que fait Judith, fille de Mérari, lorsqu’elle apprend que les chefs de la ville de Béthulie, voyant leur ville assiégée par les Assyriens, ont résolu de se rendre aux ennemis ?

  1. Elle invite les chefs et les affermit, les encourage.
  2. Elle prie et jeûne avec force, au moment même où l’on offre de l’encens à Jérusalem ce soir-là, donc en union avec les prières du peuple de DIEU.
  3. Elle se fait belle, utilisant tous les moyens : de l’huile parfumée, une coiffure somptueuse, des habits de fête. Ainsi mise en valeur, elle sort de la ville, traverse toutes les lignes ennemies, se fait inviter par le général assyrien, et au moment favorable le tue. Et elle s’enfuit avec la tête d’Holopherne dans son cabas, afin de le ramener dans sa ville, provoquant une joie inexprimable à son peuple et une angoisse terrible aux Assyriens, qui se font décimer le lendemain par les Israélites.

 

 

2-6 :     Les quatre brancardiers – Mt 9, Mc 2, Lc 5

Les quatre brancardiers affrontent plusieurs épreuves lorsqu’ils se dressent, afin que JÉSUS s’occupe de leur ami qui est paralysé :

  • On imagine qu’il a fallu qu’ils se mettent d’accord, qu’ils échangent sur leur désir commun, un fort désir, d’utiliser tous les moyens nécessaires pour leur ami.

  • Il faut surmonter le problème de la foule qui bloque l’accès à JÉSUS.

  • Ils montent sur le toit,

  • puis font un trou,

  • puis descendent leur ami,

  • sans être gênés par le fait de s’exposer aux regards.

Ils ont évité le piège d’affronter la foule. Ces gens n'étaient pas vraiment des ennemis, mais plutôt un obstacle. S'ils avaient affronté la foule, ils auraient sans doute déclenché des animosités, ce qui les aurait ralentis... Lorsqu'on se dresse, il semble impératif d'identifier les pièges sur notre route, par exemple les sujets qui risquent d'énerver des personnes à qui nous venons demander de l'aide.

 

2-7 :     David lutte contre la colère : les trois étapes de la guérison

Revenons au roi David pour montrer le chemin qu’il a suivi en lien avec notre sujet.

David est décrit dans le Ps 78(77), 70 comme quelqu’un de profondément intègre Il choisit David son serviteur, le prenant dans une bergerie : 71 de derrière ses brebis, il le fit venir ; il en fit le berger de Jacob son peuple, d’Israël son patrimoine. 72 Berger au cœur irréprochable, il les guida d’une main avisée.

David est également cité dans de multiples prières, comme celui qui a déjà obtenu pour nous la grâce du SEIGNEUR.

Et pourtant, David avait un problème avec la colère. Comment le sait-on ? Il le dit lui-même à deux reprises :

  • une fois à son fils Salomon en 1 Ch 22, 8 : Mais la parole du SEIGNEUR me fut adressée en ces termes : “Tu as répandu beaucoup de sang et tu as fait de grandes guerres. Tu ne construiras pas de Maison pour mon nom, car tu as répandu beaucoup de sang sur la terre devant moi
  • et une fois devant tous les chefs et les hommes de valeur en 1 Ch 28, 3 : Tu ne bâtiras pas une Maison pour mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as répandu le sang.

David est quelqu’un issu d’une famille blessée par la colère. Et il proclame cela à son fils puis à tous les responsables ! C’est un peu comme s’il portait son brancard après avoir été guéri et témoignait des merveilles que DIEU fait dans sa vie. Et il nous enseigne que lorsque nous sommes en colère sur un sujet, nous ne sommes pas en mesure de bâtir quoi que soit de stable. Par exemple : en colère contre quelqu’un, il nous sera impossible de parler sainement à la personne.

Il semble bien que David ait été guéri en grande partie de la colère. Sur ce chemin de guérison (1 S 18 à 2 S 16), le SEIGNEUR lui a fait traverser successivement trois périodes durant lesquelles , il a subi des nombreuses tentations qui attisaient sa propre colère, et en sortant victorieux, on peut dire que sa famille a été en grande partie guérie sur ce sujet-là.

Première période : David est au service de Saül. Cette première période correspond symboliquement, je pense, au moment qui suit immédiatement une confrontation avec quelqu’un qui va nous blesser et déclencher une immense colère. À plusieurs reprises, Saül lui lance brutalement son javelot pour l’empaler et David l’évite. Ensuite, Saül le fait partir à la guerre afin de l’éloigner de lui et de le faire périr… Que fait David ? Il montre une obéissance sans faille à son responsable, quand bien même il sent une forte hostilité. L’obéissance à tout ce que demande le responsable est, je pense, un moyen puissant de guérir les malédictions familiales de colère. Briller comme les astres dans l’univers (Ph 2, 14-15).

Deuxième période : David doit fuir Saül qui est devenu trop dangereux pour lui. Jonathan, fils de Saül, s’éprend d’amitié pour lui et l’aide à fuir. David passe donc plusieurs années à aller d’un lieu à l’autre, traqué par Saül, régulièrement dénoncé, ce qui a dû être très dur du point de vue de sa propre colère. Mais c’est une avancée, de ne plus être au contact rapproché de celui qui nous met en colère. Dans cette seconde période, David va devoir résider chez les Philistins, c’est-à-dire en trouvant un équilibre avec cet ennemi, un équilibre qui le rende invisible. Symboliquement, on peut y voir le fait de faire partie d’un groupe où il y a une hostilité potentielle à la fois de la part de notre chef (Saül) et de nos collègues (les Philistins, Moab, Aram, Amaleq, Édom, les habitants de Zif.) Par exemple en entreprise, où c’est devenu inhospitalier : comme les Philistins, très vite les gens sont capables de se retourner contre nous pour nous déchirer.

Troisième période : après la mort de Saül, David revient en Juda : d’abord à Hébron puis à Jérusalem. Symboliquement :lorsqu’on est chef, que l'on exerce une responsabilité. Et là, il va être tenté par un autre type de péché qui attise la colère : commettre un péché grave à l’encontre de ses enfants, de son peuple et son épouse : l’adultère avec Betsabée (ennemi Ammonite). Cela déclenchera une nouvelle vague de colère à son encontre : un viol dans sa famille, un meurtre de celui qui a fait cela (et qui est son fils…), une persécution par son fils Absalom… l’histoire se répète.

 

2-8 : David en prise avec la rancune

En 1 S 21, David en fuite fait escale au sanctuaire de Nov, où résident des prêtres, dont Ahimélek. Et Doëg l’Édomite, serviteur de Saül, est présent dans ce sanctuaire et va le dénoncer à Saül, qui par la suite fera tuer tous les prêtres sauf l’un des fils d’Ahimélek.

Sur un plan symbolique, Doëg peut être vu comme un pardon non donné par David. Venir dans le sanctuaire de Nov signifie : vivre un moment fort de spiritualité : une retraite, ou pour nous aujourd’hui : une messe, un Sacrement de Réconciliation. S’il reste chez moi un pardon envers quelqu’un que je n’arrive pas à donner (comme pour David qui venait juste d’esquiver le javelot de Saül), presque toutes les grâces que DIEU me donne vont se faire décimer, comme les prêtres se font décimer par Saül. Et quand je vivre ce moment de communion, c’est comme si le CHRIST se faisait à nouveau flageller à cause de mes pardons non donnés.

Nous sommes aujourd’hui dans une période où on n’arrive plus à pardonner aussi vite que les autres nous offensent… C’est donc une imperfection chez David, liée à quelque chose d’intérieur. Mais dans ses gestes extérieurs, il épargnera à plusieurs reprises Saül qu’il aurait pu tuer, il se montrera toujours hostile à la violence à chaque fois que dans son royaume des chefs de guerre seront violents.

 

2-9 :     L’épreuve finale pour mettre fin à la malédiction

2 S 16 : Lorsqu’il s’enfuit afin de ne pas affronter son fils Absalom, David est maudit publiquement par Shiméï, fils de Guéra. David est tenté par Avishaï, fils de Cerouya, de couper la tête à Shiméï, mais David fait cette belle réponse : Qu’y a-t-il entre moi et vous, fils de Cerouya ? S’il maudit et si le SEIGNEUR lui a dit : “Va maudire David”, qui pourrait lui dire : “Pourquoi as-tu fait cela ?” » 11 David dit à Avishaï et à tous ses serviteurs : « Si mon fils, celui qui est issu de moi, en veut à ma vie, à plus forte raison ce Benjaminite ; laissez-le maudire, si le SEIGNEUR le lui a dit. 12 Peut-être le SEIGNEUR regardera-t-il ma misère et me rendra-t-il le bonheur, au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. 

C’est très probablement cet effort quasi insurmontable consenti par David qui produira le miracle. En effet, David a un allié resté au palais, Houshaï l’Arkite. Celui-ci va en effet trouver la force de convaincre Absalom par ruse de commettre des erreurs stratégiques lors de la poursuite de David et de laisser David s’enfuir, et aussi toutes les personnes qui sont avec lui et que Saül aurait tuées. À partir de ce jour, David aura un règne prospère. 

 

 

2-10 :  La Trinité s’occupe de nous guider pour nous guérir de nos colères et nous éclaire

Une manière de lire l’histoire de David est de reconnaître l’action de la Trinité à travers plusieurs des personnages, toute proportion gardée, bien sûr, car le PÈRE, FILS ET ESPRIT-SAINT n’éprouvent pas de haine, ou de mépris :

  • Saül représente le Père céleste, qui ne cesse de challenger David, pour le faire avancer. Il se met en colère en voyant que certains péchés familiaux n’ont pas été réparés. Par exemple des violences immenses commises contre un enfant, ou contre un responsable qu’on a humilié en public. Et quand tel est le cas, le Père s’afflige et envoie des ennemis à David afin que par son courage, il triomphe de ses tentations de colère et laisse DIEU agir dans sa famille pour réparer et faire rentrer la paix dans la famille.

  • Jonathan, fils de Saül, représente le CHRIST. Il devient l’ami intime de David juste après que celui-ci ait abattu le géant Goliath. Symboliquement, David a accompli un acte de foi et de bravoure immense pour ses frères et sœurs. JÉSUS nous dit que celui qui fait telle et telle chose à un seul de ces petits, c’est à Lui qu’on le fait. Et Jacques 5, 20 ajoute : « celui qui ramène un pécheur du chemin où il s’égarait se sauvera lui-même et couvrira une multitude de péchés. » Jonathan, donc, va tout à tour scruter le visage du Père et prévenir David pour qu’il ait toujours une longueur d’avance. Jonathan, qui scrute le visage de son père, va passer son temps à prévenir David de toutes choses.

  • Le SAINT-ESPRIT va également être un défenseur pour David. L’ESPRIT-SAINT est représenté par les différentes femmes qui vont s’attacher à David. Citons-en deux exemples :

    • Mikal, fille de Saül : lorsque David va obéir courageusement en allant se battre contre les Philistins. Mikal lui sauvera la vie et lui engendrera des enfants.

    • Avigaïl : après que David ait fait preuve de bonté pour les bergers de Naval. Avigaïl va empêcher David de tuer son mari en courant se prosterner à ses pieds pour implorer sa miséricorde. Elle l’a empêché de devenir un meurtrier. Et c’est le SEIGNEUR qui vengera David de tous ceux envers qui il a réussi à ne pas se venger : Saül, Avner, Naval, …

 

 

2-11 :  Comment se "fondre dans la masse", dans cette masse de ronces ?

À partir de la lecture de l’histoire de David chez les Philistins, plusieurs points nous sont donnés, afin nous aussi de réussir à éviter les ronces chez ceux qui nous entourent dans le monde, en entreprise surtout :

  1. Éviter de vanter ses qualités, ou le travail bien fait qu’on a accompli (jalousie)

  2. Ne pas donner une foule de détail sur ce que nous faisons ou sur d’autres que nous vantons et qui va être mal compris (les autres vont percevoir certaines de nos imperfections ou être jaloux, et on va rentrer dans une spirale d’imperfections et de colère ascendante).

  3. Que chaque chose que l’on fait soit pour le SEIGNEUR et non pour faire plaisir à notre chef. Sinon, cette "énergie" que nous donnons à celui-ci, il risque de l'utiliser contre nous, comme Pharaon, Saül, les Pharisiens...

  4. Ne pas garder la moindre rancune, sinon on laisse les ronces croître et les autres vont détecter notre visage en flammes. Autrement dit, ce "chien qui attend à notre porte" va nous faire passer à l’acte et à la première occasion on va critiquer la personne, c'est-à-dire "verser son sang". Et un des éléments déterminants est de toujours trouver au moins une chose positive dans une situation qui nous énerve. Cela permet en effet d’entamer une sortie de cette spirale de la violence). Comme David qui va faire des éloges publiques de Saül, en considérant ses qualités alors qu'il l'avait gravement persécuté. Parmi les éléments qui nous énervent, ceux-ci vont être atténués si nous nous disons qu'il nous manque des circonstances qui nous aideraient à tempérer notre colère (Lamek n’avait pas réalisé par exemple que son ancêtre Caïn souffrait horriblement de ses difformités). En général, notre propre colère est liée au fait qu’on a nous mêmes une grosse imperfection dans ce même domaine, sinon cette colère ne nous atteindrait pas.

  5. Centrer sa pensée sur notre but et dégager toute autre considération. Par exemple : mon chef persécute ma collègue et ça m’énerve. Et d’ailleurs il gagne beaucoup plus que moi... Cette seconde considération doit être fermement combattue, car l'objectif est de réhabiliter la relation entre mon chef et ma collègue, et non de régler des problèmes d'injustices de salaires, qui sont un autre sujet et risquent de faire écrouler mon action si je me cristallise dessus.

  6. Tenir tête à quelqu’un qui est enflammé de colère est dangereux, car s’il y a la moindre parcelle de colère chez nous, on va s’enflammer tous les deux deux fois plus. 2 S 23, 6Mais les vauriens sont tous comme l’épine qu’on rejette. Ne les attrape-t-on pas par brassées ? 7 L’homme qui y touche se barde de fer et de bois de lance, et ils sont brûlés, brûlés sur place. Pour cela, je recommande les prières contre Édom.

  7. S'arrêter et interroger le SEIGNEUR dès que notre action se fait en opposition forte à d'autres personnes, comme David qui revêtait l’éphod. De quoi s’agit-il ? C’est un vêtement sacré de prêtre où sont enchâssés des pierres représentant les 12 tribus d’Israël. Pour nous, cela signifie, par exemple faire une prière en conformité avec ce que nous apprend l’Église : lire la Parole de DIEU, chapelet, messe… Judith aussi a fait cela, de prier en union avec ceux qui au même moment priaient au Temple. On utilise la Communion des Saints, on profite de la force spirituelle de l’armée qui est en lien avec nous. 

  8. Mettre des points d’arrêt dans nos paroles lorsque nous parlons en lien avec ce qui provoque la colère et demander au SEIGNEUR d’avoir la paix. Comme Néhémie qui laissait des silences dans ses réponses au roi.

  9. Se faire aider par ceux qui vont nous conseiller, mais pas des gens qui ont une propension à la colère, ce qui nous renforcerait dans notre conviction qu’on a raison d’attaquer. C'est un grand classique lorsque nous sommes en colère, de se convaincre deux fois plus qu'on a raison à cause d'autres personnes en colère.

Normalement, en suivant l’exemple de David, nous devrions nous aussi briller comme les astres dans l’univers…

  

"Que votre lumière brille devant les hommes !" Mt 5, 16

 

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